Le réalisateur barcelonais Oriol Canals met ici en place un dispositif de réalisation dont s'emparent les immigrants clandestins pour s'adresser frontalement à leurs familles restées en Afrique : des lettres audiovisuelles envoyées au pays. L'effet est d'une force inouïe, tant il en dit long sur la condition de ces personnes, prisonnières d'un aller simple dans un monde où leurs existences doivent rester fantomatiques. La beauté de cette oeuvre tient dans l'humanisme dont elle fait preuve pour questionner notre humanité. Un grand film.
Nicolas MILESI